mercredi 27 avril 2016


Une anecdote croquante

 

Comme tous les matins après le petit déjeuner, à terre comme en mer, je satisfais aux lois de la nature. Sur le bateau j’en profite pour joindre l’utile à l’agréable en prenant un bain matinal, ce qui double le plaisir.

A Rangiroa, nous avions comme compagnon de mouillage, toujours collé à notre coque, un long poisson blanc à la tête aplatie qui semblait  d’une grande voracité se jetant sur toute nourriture que l’on passait par-dessus bord.

Evidement ce poisson éboueur fut aussi vidangeur dès le premier jour et y prenant goût s’approchait chaque matin de plus en plus près de la source.

Quelle frayeur j’ai eu ce matin-là quand confortablement  détendu, j’ai ressenti une morsure sur mon appendice viril, j’ai crié, nagé et remonté rapidement sur le pont pour que mon infirmière préférée puisse constater la morsure, évaluer les dégâts, essuyer les gouttes de sang qui apparaissaient, désinfecter…

Croquante l’anecdote, non ?

P.S.1 vous comprendrez aisément que ce texte ne soit pas égayé de photo !

 

 P.S.2 Nous sommes maintenant dans le sud de Huahine et prenons une voiture pour découvrir l’intérieur de l’île.
 
 

mardi 26 avril 2016


Adieu Les Tuamotu

 

Dernier jour à Rangiroa, il fait très beau et l’eau est cristalline. Un dernier bain et une visite chez le tatoueur local.

Le tatouage en Polynésie est une tradition très ancienne. Avec des arêtes de poissons en guise d’aiguilles et de l’encre biologique issue d’une plante endémique, ils gravaient sur leur peau des symboles très particuliers. Les guerriers à chaque combat y proclamaient leur bravoure et leur victoire. Au bout de leur courte vie, leur corps entier était recouvert de ces marques. C’était aussi le signe de l’appartenance à une tribu, du passage à l’âge adulte pour les adolescents…

 


Chaque petit dessin au sein d’un tatouage polynésien a une signification particulière, c’est une forme de langage. Par exemple, les vagues représentent le voyage, les festons la famille et bien d’autres encore. Jems, notre ami tatoueur, nous a expliqué cela avec beaucoup de douceur et de compréhension.

 


A 36h de Rangiroa que nous quittons par la passe d’Avatoru, Huahine est la première île sous le vent de l’archipel de la société, notre troisième archipel après Les Marquises et Les Tuamotu.

La traversée fut tumultueuse, parsemée de calme et de grains assez violents et la première journée est consacrée au repos et aux réparations avant de nous rendre au sud du Lagon demain pour profiter de l’eau transparente et de sa faune multicolore abondante.

 

vendredi 22 avril 2016


Coincé à Ranguiroa

 

Eh oui, même en Polynésie on peut être coincé par le mauvais temps. En effet les îles sous le vent, notre prochaine destination, sont en alerte jaune, des vents de 80 km/h sont prévus ces prochaines 24h, aussi nous attendons sagement au mouillage à « Rangui ». Pour être franc, il y a de pires endroits pour être coincé !

 
 


Ranguiroa est le 2ème plus grand atoll du monde, toute l’île de Tahiti tiendrait à l’intérieur de cet atoll.

Quelques autres chiffres que nous avons la chance d’apprendre et de confirmer lors de cette belle croisière.

 


La Polynésie Française, c’est 5 millions de km2 d’océan (une grande Europe), 176 îles et atolls pour une surface émergée de seulement 4200 km2 (la moitié de la Corse), Tahiti représentant à elle seule près de la moitié de cette surface.

 


Mais la Polynésie c’est avant tout des Polynésiens et des Polynésiennes d’une extrême gentillesse.

mercredi 20 avril 2016


Une rencontre insolite

 

Pour aller « poster » l’article de notre blog sur notre expédition dans le sud de Fakarava, nous sommes allés chez « yachts services » qui dans le même temps lavait notre linge et remplissait nos bouteilles de gaz.

En arrivant, j’entends : « Benoît », je ne pensais pas être si connu dans ce coin d’atoll de la Polynésie.

C’était Geoffrey Cardozo, un ami d’enfance !, fils de « tante Simone » qui ne devait son titre de tante que parce qu’elle était la grande amie d’enfance de ma mère !

Que les plus fins mathématiciens me calculent la probabilité que nous avions de nous rencontrer ici à Fakarava…

 


Premiers échanges mais Jeff étant retenu par une réunion de l’ARC (rallye en circumnavigation) le soir même, nous décidons de rester 24h de plus à Fakarava pour partager quelques heures ensemble autour d’un bon déjeuner le lendemain.

Nous nous donnons des nouvelles respectives de nos familles et de nos cinquante dernières années, un vrai moment de bonheur.

 

Le vendredi 15 avril (bon anniversaire Pascale), c’est à 5h du matin que nous avons levé l’ancre pour arriver à la passe de Garuae à l’étale de la basse mer juste après la renverse du courant.

Bien nous en a pris, nous avons pu constater combien il est plus facile de connaître les horaires de marées et de ne pas vouloir franchir ces passes au plus fort du courant sortant !



Navigation par tout petit vent vers Apataki, atoll où nous avons fait 2 mouillages seul devant des motus sauvages puis dimanche soir nous sommes sortis par la très jolie passe nord d’Apataki pour une navigation de nuit vers Ranguiroa où nous sommes arrivés ce lundi matin.



Au milieu de la passe un très gros dauphin (3.5m, 500 kg) nous a souhaité la bienvenue en sautant autour de nous, il s’agit d’une race rare de gros dauphins dont une famille a élu domicile dans cette passe de Ranguiroa.

samedi 16 avril 2016

Apataki

Très belle journée de navigation par petit temps. Nous avons quitté de très
bonne heure Fakarava pour aller dans un autre atoll situé à 60 milles,
nord/nord-ouest : Apataki.
Arrivés peu avant 15h nous avons pris la passe Pakaka (nos petits-enfants
vont adorer) en plein mascaret comme d’habitude. Du coup le courant étant
trop fort pour mouiller au village juste après la passe nous avons continué
notre navigation vers le fond du lagon : mouillage devant le motu
Ruavahiné.
C’est un motu isolé, désert que les nouveaux Robinsons que nous sommes vont
explorer. Nous continuerons à écumer ce lagon de motu en motu pendant les 3
jours à venir, notre seul moyen de communication sera donc le satellitte."

jeudi 14 avril 2016


Plongée à Tetamanu : le rêve éveillé

 

Un jour de rêve : ce fut hier mardi.

Maiari vient nous chercher avant 8h au bateau avec ses deux frères, Noa et Tino.

 


 Nous partons en speed boat pour aller passer une journée de plongée dans la passe sud de Fakarava. Premier arrêt au milieu du lagon au-dessus d’un haut fond de corail (dit « patate ») pour pêcher des gros poissons rouges qui seront grillés à midi pour notre pique-nique ; arrêt poissonnerie donc… on en pêche une demi-douzaine

 


Et on repart pour Tetamanu, le dernier village de ce récif de 60 km de long et de 200m de large qui constitue la façade est de l’atoll de Fakarava. Nous arrivons vers 10h et là, c’est l’éblouissement : des petites paillotes en palmier tressé, sur pilotis et à leur pieds l’eau cristalline dans laquelle folâtrent des requins à pointes noires, de gros napoléons, des mérous, des poissons trompettes et toute sorte de variétés multicolores.

 


Ils s’ébattent en toute tranquillité et notre présence ne les gêne absolument pas. Nous nous baignons dans cet aquarium tropical géant et en attendant le déjeuner nous explorons ce bout de récif très peu peuplé mais qui dispose encore d’une ravissante église de corail très joliment décorée.

 


Le pique-nique est succulent, brochette de maï-maï, poisson cru au lait de coco, poissons de notre pêche grillés, riz au safran, le tout arrosé de la fameuse bière Hinano. Après ce copieux repas nous partons en excursion à la plage de sable rose.

 


Le paradis de Robinson : des cocotiers à profusion, du sable rose fin, des flaques d’eau de mer chaude et un peu plus loin le ressac de l’océan bleu-marine ; c’est le moment de savourer des fruits présentés dans un plateau tressé de palme confectionné sur place par notre hôtesse et faire une petite sieste.

 


Ensuite le temps fort du snorkeling de la journée : nous allons faire une plongée dérivante, c’est-à-dire que nous partons de la passe sud pour remonter vers l’intérieur de l’atoll avec le courant rentrant. Spectacle grandiose : deux raies léopard passent près de nous sans nous prêter plus d’attention que cela, les requins gris sont nombreux mais inoffensifs car ils sont gavés,

 


 d’autres poissons des mers chaudes abondent d’une grande variété de forme et de couleur. Les coraux sont magnifiques, blancs, roses, mauves, bleus, violets.

 


Un des frères de Maiari recueille au passage une très jolie tortue que nous allons ramener au village pour la faire baguer et baptiser.

 


Au retour en speed boat nous ferons à nouveau un stop pêche pour le dîner cette fois (on pourra dire qu’ici on n’est jamais loin d’une poissonnerie et le poisson est aussi frais le midi que le soir !)  Hubert pêche une variété de mérou que nous dégusterons en paillotte le soir même.

Fin de cette belle journée : un rêve éveillé.

dimanche 10 avril 2016

"Week-End de voile

Ce week-end pour nous, c’est voile.
Partis tôt vendredi, le vent a mis plusieurs heures à se lever ce qui nous
a obligés à faire un long bord moteur. Un beau thon rouge (4 kg mini) en a
profité pour mordre notre ligne, aussi nous nous délectons depuis 3 repas,
deux poissons crus les midis et mi-cuit de thon au dîner hier soir.
Depuis nous glissons sur la longue houle du Pacifique, vent et courant
portants, ce qui est bien agréable car même si notre Sterwen est taillé
pour remonter le vent (telle une machine à laver mode essorage) nous, les
humanidés, nous préférons le descendre (tel un camion de 25T sans frein sur
une piste).
Nous venons d’atteindre la mi-parcours, notre arrivée aux Tuamotu, atoll de
Fakarava, est prévu au lever du soleil lundi.
Ça ira donc… comme un lundi."

vendredi 8 avril 2016


Adieu Marquises

 

Une dernière journée magnifique dans ce site enchanteur nous a permis de nous baigner et de faire un peu de snorkeling.

 
 
 


Ce soir nous allons dîner chez l’habitant, Reva et Poï. Reva tient la minuscule épicerie du village et Poï est sculpteur sur os (bœuf, chèvre, espadon) et coquillages. Le smoking ne sera pas de rigueur, une bonne douche suffit.

 


Demain matin, vendredi 8, nous reprendrons la longue route vers les Tuamotu : 3 jours de navigation au portant, la météo est bonne. Avant 7h donc, nous nous résignerons à quitter cette baie des vierges, de l’avis unanime de l’équipage, la plus belle de celles que nous avons connues aux Marquises.

 

Marquises qui ont su nous enchanter par leur authenticité, leurs très sympathiques habitants, la luxuriance de leur végétation et dont nous garderons le souvenir indélébile et nostalgique car leur isolement ne nous permettra sans doute jamais d’y revenir.

jeudi 7 avril 2016


Fatu-Hiva

 

Dès 7h ce mardi matin nous quittons Hiva-Oa pour une belle traversée bon plein, petit largue de quelques 6/7 heures vers l’île de Fatu-Hiva.

Si Fatu-Hiva est notre dernière île des Marquises, elle est souvent annoncée comme la plus belle et de fait l’arrivée dans la baie de Hanavave est grandiose.

 
 



Cette « baie des vierges » n’a pas toujours été appelée ainsi.

Les premiers Marquisiens remarquant à gauche de la baie ces colonnes de roche sculptées par l’érosion et surmontées d’une partie plus dure en saillie rappelant d’une façon suggestive le symbole de la virilité, l’avaient appelée la « baie des verges ».

 


Ce sont les missionnaires, sans doute choqués par cette appellation, qui ont préféré remarquer à droite de la baie une de ces colonnes où l’on peut imaginer une vierge voilée qui ont ajouté un « i » pour la renommer dorénavant et plus pudiquement la « baie des vierges »

 


Après une première nuit dans ce beau mouillage, nous avons remonté ce matin la vallée à travers une luxuriante végétation pour atteindre au bout d’une heure environ une très belle cascade où nous avons pu prendre un bain rafraîchissant. 

 

lundi 4 avril 2016


Le Tiki

 


Sur Hiva-Oa se trouve le plus beau site archéologique de la Polynésie Française : Le Meaé Te l’Ipona près du village de Puamau, 2h30 de 4x4 par des chemins défoncés par l’orage et le manque d’entretien mais des paysages à couper le souffle !

 


Arrivés sur le site nous découvrons les plus grands, les plus beaux et surtout les plus anciens Tikis de Polynésie, hélas assez abimés par l’érosion (la pluie, toujours la pluie…)

 


Un Tiki, c’est un homme et aussi un Dieu, bref un homme Dieu, un esprit (la Trinité quoi !) sous forme de représentation humaine stylisée. Ce peut être un pendentif ou une statue. Ici à Puamau, les statues mesurent près de 3m et ce sont de très grands Tikis.

 


Porte bonheur pour les uns, porte-malheur pour les autres, le Tiki fait partie de la vie des Polynésiens et surtout des Marquisiens, Marquisiens qui aiment à dire que c’est un porte-bonheur, car, étant de forte constitution, ils étaient reconnus comme de vaillants guerriers souvent vainqueurs alors que les Tahitiens à la vue des Tikis des Marquisiens appréhendaient la raclée à venir synonyme de têtes coupées, de sacrifices voire de cannibalisme !

 



La plupart du temps ils sont représentés sérieux, sauf exception lorsqu’on découvre en plein milieu de la forêt le Tiki rieur.

 

 Le Tiki représente souvent le chef vainqueur et sa famille, ici c’est Taka’i’i le plus grand.

 


Pour voir plus grand il nous faudra aller à l’île de Pâque, mais cela est un autre voyage…

samedi 2 avril 2016


Hiva-Oa

 

« Veux-tu que je te dises… Gémir n’est pas de mise… aux Marquises »

 

Ce vendredi 1er avril, le ciel nous est tombé sur la tête, six heures de pluies tropicales incessantes.

 


L’eau descendant de la montagne alimente des petits cours-d’eau qui deviennent vite des torrents de boue qui colorent la mer, si pure et si transparente habituellement, d’un marron soutenu qui va nous empêcher d’utiliser notre déssanalisateur pour les jours à venir.

 


Quelles idées ont eu Paul Gauguin et Jacques Brel, tous deux malades, de venir s’installer sur cette île si humide pour soigner leurs poumons ? Ils n’en sont d’ailleurs jamais revenus et reposent en paix non loin l’un de l’autre dans le cimetière marin d’Atuona, la petite ville près de la baie de Tahauku (ou baie des traitres) où nous mouillons depuis 48h.

 




Pour arroser cela (ça en avait besoin !) nous allons dîner ce soir au Pear Lodge, à l’invitation d’Olivier, afin de noyer notre chagrin de perdre un équipier, en effet dimanche matin Olivier retournera sur son île (de la Jatte) nous laissant seuls pour descendre, vents portants, vers les Tuamotu et les îles sous le vent.