La terre est en vue ! C’est la Nouvelle-Zélande ! nous sommes accompagnés
par un ballet d’oiseaux planeurs. Encore une adaptation au milieu (très
venteux) comme aurait dit le grand Darwin.
C’est la Nouvelle-Zélande mais si on se met dans la peau de nos anciens
navigateurs-explorateurs et découvreurs de nouveaux mondes, nous
l’appellerions « Toussaint » puisque nous sommes le 1er novembre ;
Notre belle aventure de grande navigation va prendre fin aujourd’hui ; nous
embouquerons les passes de la magnifique baie d’Auckland en début d’après-
midi ;
L’équipage est content d’arriver après ces douze jours de navigation
intense ; nous sommes épuisés mais malgré tout, comme à chaque fin d’étape,
toujours un peu nostalgiques d’abandonner cette drôle de vie à bord, au
milieu de nulle part, loin de toute civilisation dont on a appris à se
détacher peu à peu ;
Adieu, Sterwen, notre compagnon de route, nous allons devoir nous ré
acclimater à la vraie vie pendant que tu connaîtras d’autres aventures et
pour commencer, la Nouvelle-Zélande, pays le plus « civilisé » de tous ceux
que nous avons visités par voie de mer jusqu’à présent, plus froid aussi !
Notre aventure romanesque par l’intermédiaire de ce blog va prendre fin
aussi et nous espérons vous avoir intéressés, amusés et pour certains
rassurés. Peut-être aurons-nous donné envie à certains d’entre vous de
faire un jour un grand voyage afin d’explorer notre vaste et vieux monde !
Allez-y, à votre tour maintenant de nous enchanter du récit de vos
aventures !
Carole et Benoît. Auckland. 01/11/2016.
Sterwen III
mardi 1 novembre 2016
dimanche 30 octobre 2016
On est à l'Est
Ce samedi 29 à 6h notre heure nous traversons le méridien 180°, nous sommes
donc maintenant le dimanche 30 !
et ne nous demandez jamais ce que nous avons fait de notre samedi 30, ce
jour n'a pas existé pour nous.
ça a pris plus de temps que prévu car nous avons fait un bord sud pour
aborder un coup de vent d'est (on pouvait pas se quitter comme ça)prévu
devant Auckland, plus vent arrière.
A bientôt
notre latitude : 34° 10' S
donc maintenant le dimanche 30 !
et ne nous demandez jamais ce que nous avons fait de notre samedi 30, ce
jour n'a pas existé pour nous.
ça a pris plus de temps que prévu car nous avons fait un bord sud pour
aborder un coup de vent d'est (on pouvait pas se quitter comme ça)prévu
devant Auckland, plus vent arrière.
A bientôt
notre latitude : 34° 10' S
vendredi 28 octobre 2016
Ça glisse
Si les premiers jours n’ont pas été de tout repos (vous l’aviez compris)
depuis trois, quatre jours que le baromètre est remonté, on glisse sur le
bord de l’anticyclone et c’est un vrai plaisir de voir le bateau filer sur
une mer peu agitée. On passe des quarts à la barre, un vrai plaisir ! des
conditions que beaucoup de marins aimeraient avoir plus souvent.
Deux hics :
Le premier c’est que le vent n’est pas très fort, c’est donc d’un pas de
sénateur que nous nous dirigeons vers Auckland.
Le second, la température : ça nous rappelle la Bretagne ! on a tous
ressorti cirés, polaire, bonnet, gants, chaussettes et bottes pour
certains. Nous sommes pourtant au printemps par 31° S, dans votre
hémisphère ça correspondrait à avril entre Madère et les Canaries ou à
Agadir, oui mais nous on n’a pas le Gulf Stream.
Je crois qu’on ne le remercie pas assez ce Gulf Stream qui réchauffe notre
Europe.
notre position à 5h30 (votre heure) ce 28 oct.
L : 177° 29'W
l : 31° 01' S
depuis trois, quatre jours que le baromètre est remonté, on glisse sur le
bord de l’anticyclone et c’est un vrai plaisir de voir le bateau filer sur
une mer peu agitée. On passe des quarts à la barre, un vrai plaisir ! des
conditions que beaucoup de marins aimeraient avoir plus souvent.
Deux hics :
Le premier c’est que le vent n’est pas très fort, c’est donc d’un pas de
sénateur que nous nous dirigeons vers Auckland.
Le second, la température : ça nous rappelle la Bretagne ! on a tous
ressorti cirés, polaire, bonnet, gants, chaussettes et bottes pour
certains. Nous sommes pourtant au printemps par 31° S, dans votre
hémisphère ça correspondrait à avril entre Madère et les Canaries ou à
Agadir, oui mais nous on n’a pas le Gulf Stream.
Je crois qu’on ne le remercie pas assez ce Gulf Stream qui réchauffe notre
Europe.
notre position à 5h30 (votre heure) ce 28 oct.
L : 177° 29'W
l : 31° 01' S
jeudi 27 octobre 2016
On l’a échappé belle
Avant d’arriver à Auckland, on va passer le mythique méridien 180° de
changement de date et vu notre sens (d’Est vers l’Ouest) il y a un jour
qu’on ne va pas vivre. Alors qu’avant on vivait la journée après vous,
après avoir passé ce méridien on va la vivre avant. La Nouvelle-Zélande se
targue d’être la première nation à voir le soleil se lever.
D’après nos dernières estimations C’est un des derniers jours d’octobre
qu’on ne va pas vivre. Plus précisément, toujours d’après nos prévisions,
on se lèverait le 28 matin quand vous iriez vous coucher ce même 28 (soir
pour vous) et en fin de journée quand on se couchera, nous serons le 29 au
soir et vous, vous vous lèverez alors et ce sera ce même 29.
Donc on ne va pas vivre une partie du 28 et une partie du 29. Mais imaginez
que cela se passe ne serait-ce que 3 jours plus tard et c’était le 1er
novembre qu’on ne vivait pas. Un jour férié ! Louper un jour férié, ça
n’aurait vraiment pas été de chance !
On l’a échappé belle !
notre position le 27 à 6h votre heure
L: 175° 07' W
l: 28° 56' S
changement de date et vu notre sens (d’Est vers l’Ouest) il y a un jour
qu’on ne va pas vivre. Alors qu’avant on vivait la journée après vous,
après avoir passé ce méridien on va la vivre avant. La Nouvelle-Zélande se
targue d’être la première nation à voir le soleil se lever.
D’après nos dernières estimations C’est un des derniers jours d’octobre
qu’on ne va pas vivre. Plus précisément, toujours d’après nos prévisions,
on se lèverait le 28 matin quand vous iriez vous coucher ce même 28 (soir
pour vous) et en fin de journée quand on se couchera, nous serons le 29 au
soir et vous, vous vous lèverez alors et ce sera ce même 29.
Donc on ne va pas vivre une partie du 28 et une partie du 29. Mais imaginez
que cela se passe ne serait-ce que 3 jours plus tard et c’était le 1er
novembre qu’on ne vivait pas. Un jour férié ! Louper un jour férié, ça
n’aurait vraiment pas été de chance !
On l’a échappé belle !
notre position le 27 à 6h votre heure
L: 175° 07' W
l: 28° 56' S
mercredi 26 octobre 2016
Anticyclone
Ça y est on est enfin sorti de cette dépression pour rentrer d’après la
météo dans une grande zone anticyclonique. Nous faisons donc route directe
maintenant avec beaucoup plus de toile et nos moyennes journalières vont
s’en ressentir. Heureux nous sommes car pour tout vous dire ces
trois/quatre derniers jours n’ont pas été de tout repos avec une après midi
d’hier par exemple où en 6 heures on ne s’est rapproché du but que de 8
milles.
On se dit tout ? puisque c’est normalement notre dernière étape bloguée.
La première dépression on l’a à peu près bien évitée mais la seconde, une
vraie paresseuse, elle n’en finissait pas de passer et en plus elle a mis
un peu de nord dans son est (donc vers nous) et comme dans cet hémisphère
où nous sommes les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre
autour du centre de la dépression et qu’elle nous passait en dessous, c’est
au près que nous devions naviguer (un peu technique, oui je sais mais nous
avons des lecteurs chevronnés)
Pour être moins technique : la mer était très formée, le pont était
recouvert d’eau, le barreur s’en prenait régulièrement plein le ciré, la
température est bien descendue, à l’intérieur quelques hublots fuyant
beaucoup d’affaires trempées, le bateau cognant, notre grand tiroir à
chaussure a sauté sur le plancher de la cabine, nos corps endoloris de
courbatures et pas lavés depuis 2 jours peinent à trouver le repos dans ce
vacarme… on en viendrait à regretter le club Med ou la croisière Costa
(Captain first !)
Mais tout ça c’est du passé et on a déjà bien remis de l’ordre aujourd’hui,
ce soir dans la soirée (ce mercredi matin pour vous) on aura atteint la
mi-chemin ; on va donc mettre une douzaine de jours, ce phénomène
dépressionnaire nous ayant bien fait perdre 48h !
notre position à 7h (votre heure) le 26
L : 172° 35' W
l : 27° 25' S
météo dans une grande zone anticyclonique. Nous faisons donc route directe
maintenant avec beaucoup plus de toile et nos moyennes journalières vont
s’en ressentir. Heureux nous sommes car pour tout vous dire ces
trois/quatre derniers jours n’ont pas été de tout repos avec une après midi
d’hier par exemple où en 6 heures on ne s’est rapproché du but que de 8
milles.
On se dit tout ? puisque c’est normalement notre dernière étape bloguée.
La première dépression on l’a à peu près bien évitée mais la seconde, une
vraie paresseuse, elle n’en finissait pas de passer et en plus elle a mis
un peu de nord dans son est (donc vers nous) et comme dans cet hémisphère
où nous sommes les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre
autour du centre de la dépression et qu’elle nous passait en dessous, c’est
au près que nous devions naviguer (un peu technique, oui je sais mais nous
avons des lecteurs chevronnés)
Pour être moins technique : la mer était très formée, le pont était
recouvert d’eau, le barreur s’en prenait régulièrement plein le ciré, la
température est bien descendue, à l’intérieur quelques hublots fuyant
beaucoup d’affaires trempées, le bateau cognant, notre grand tiroir à
chaussure a sauté sur le plancher de la cabine, nos corps endoloris de
courbatures et pas lavés depuis 2 jours peinent à trouver le repos dans ce
vacarme… on en viendrait à regretter le club Med ou la croisière Costa
(Captain first !)
Mais tout ça c’est du passé et on a déjà bien remis de l’ordre aujourd’hui,
ce soir dans la soirée (ce mercredi matin pour vous) on aura atteint la
mi-chemin ; on va donc mettre une douzaine de jours, ce phénomène
dépressionnaire nous ayant bien fait perdre 48h !
notre position à 7h (votre heure) le 26
L : 172° 35' W
l : 27° 25' S
lundi 24 octobre 2016
Sterwen TGV… et à la cape
Enfin plutôt VVV.
Le 3ème jour de navigation, notre tactique d’évitement de la dépression a
presque marché. Nous surfons sur sa crête : Vent : 25 nœuds (rafales à 30),
Voile : 3 ris et trinquette, Vitesse : 9/10 nœuds. Sterwen s’éclate, il
donne la pleine mesure de son potentiel comme une Ferrari sur un circuit.
Nous, on survit en priant pour que rien ne casse. Il faudra faire
comprendre à Sir Sterwen que nous nous arrêtons à Auckland et qu’il doit
nous y déposer. De temps en temps un paquet de mer arrose le barreur et le
malheureux qui s’aventure dehors. L’eau a fraîchi, la température aussi.
Nous approchons du tropique du Capricorne au Printemps 2016 : le monde à
l’envers.
Malheureusement hier soir le vent nous obligeait de faire route au sud et
donc de nous jeter dans la gueule du loup dépressionnaire. Le capitaine
décida alors de passer la nuit « à la cape » : cela consiste à arrêter le
bateau (trinquette à contre et barre au vent pour les puristes) et de se
laisser dériver gentiment ; ainsi en 12h de cape nous n’avons reculé que de
11 milles ! et ce matin nous avons repris la route cap à l’ouest avant de
descendre plein sud dès que la dépression sera passée.
Notre moyenne en a pris un coup ! ainsi la distance de rapprochement du but
sur 24 h (mesurée à 9h) a successivement été de 188, 175 et 73 milles ces 3
premiers jours. Mais comme dit Sterwen : « il ne s’agit pas d’être pour ou
contre mais d’avancer avec le vent qui nous pousse »
Notre position à 6h le 24 octobre (votre heure)
L : 167° 24’ W
l : 25° 42’ S
Le 3ème jour de navigation, notre tactique d’évitement de la dépression a
presque marché. Nous surfons sur sa crête : Vent : 25 nœuds (rafales à 30),
Voile : 3 ris et trinquette, Vitesse : 9/10 nœuds. Sterwen s’éclate, il
donne la pleine mesure de son potentiel comme une Ferrari sur un circuit.
Nous, on survit en priant pour que rien ne casse. Il faudra faire
comprendre à Sir Sterwen que nous nous arrêtons à Auckland et qu’il doit
nous y déposer. De temps en temps un paquet de mer arrose le barreur et le
malheureux qui s’aventure dehors. L’eau a fraîchi, la température aussi.
Nous approchons du tropique du Capricorne au Printemps 2016 : le monde à
l’envers.
Malheureusement hier soir le vent nous obligeait de faire route au sud et
donc de nous jeter dans la gueule du loup dépressionnaire. Le capitaine
décida alors de passer la nuit « à la cape » : cela consiste à arrêter le
bateau (trinquette à contre et barre au vent pour les puristes) et de se
laisser dériver gentiment ; ainsi en 12h de cape nous n’avons reculé que de
11 milles ! et ce matin nous avons repris la route cap à l’ouest avant de
descendre plein sud dès que la dépression sera passée.
Notre moyenne en a pris un coup ! ainsi la distance de rapprochement du but
sur 24 h (mesurée à 9h) a successivement été de 188, 175 et 73 milles ces 3
premiers jours. Mais comme dit Sterwen : « il ne s’agit pas d’être pour ou
contre mais d’avancer avec le vent qui nous pousse »
Notre position à 6h le 24 octobre (votre heure)
L : 167° 24’ W
l : 25° 42’ S
dimanche 23 octobre 2016
Prison avec sursis
Nous avons quitté les « Cook » hier matin jeudi avant 9h avec la douane
comme témoin.
En effet comme à chaque escale la veille du départ nous allons tous à la
capitainerie du port, à l’immigration et à la douane annoncer notre départ,
donner tous les papiers demandés, faire tamponner nos passeports et
recevoir en échange la « clearance » qui nous sera demandée par les
autorités du prochain pays où nous allons, preuve que nous avons quitté le
dernier pays en règle.
Là, à la douane le mercredi donc, la douanière nous a dit qu’elle nous
amènerait elle-même la clearance le lendemain matin et que nous devrions
partir devant ses yeux ! sans autre explication.
Jeudi matin la douanière arrive à l’heure dite et demande à remettre la
clearance en main propre au capitaine… et avant de donner la clearance à
Benoît, lui donne une « warning letter » car nous avions omis de prévenir
de notre arrivée par fax les autorités, avant notre arrivée. Cette lettre
précisait que le capitaine était passible de 2 ans de prison et/ou de
50'000.00 $ NZ pour cet abominable délit (nul n’est sensé ignorer la loi).
Heureusement, comme c’était la première fois, ils acceptaient de sursoir à
l’application de la peine !! ouf.
Nous sommes donc partis en vitesse sans intention d’y revenir.
Depuis cet épisode conflictuel, nous avançons vers la Nouvelle-Zélande au
portant avec un bon vent bien établi (15 à 22 nœuds). Ce deuxième jour de
navigation, il fait gris (océan, écume, ciel), on se croirait en Bretagne
aux vacances de Pâques. On a même le crachin intermittent. On a ressorti
les cirés, pantalon et veste.
Le moral est excellent. Sterwen a fait ses 190 miles sur la ligne directe
ces premières 24h.
Youpi !
comme témoin.
En effet comme à chaque escale la veille du départ nous allons tous à la
capitainerie du port, à l’immigration et à la douane annoncer notre départ,
donner tous les papiers demandés, faire tamponner nos passeports et
recevoir en échange la « clearance » qui nous sera demandée par les
autorités du prochain pays où nous allons, preuve que nous avons quitté le
dernier pays en règle.
Là, à la douane le mercredi donc, la douanière nous a dit qu’elle nous
amènerait elle-même la clearance le lendemain matin et que nous devrions
partir devant ses yeux ! sans autre explication.
Jeudi matin la douanière arrive à l’heure dite et demande à remettre la
clearance en main propre au capitaine… et avant de donner la clearance à
Benoît, lui donne une « warning letter » car nous avions omis de prévenir
de notre arrivée par fax les autorités, avant notre arrivée. Cette lettre
précisait que le capitaine était passible de 2 ans de prison et/ou de
50'000.00 $ NZ pour cet abominable délit (nul n’est sensé ignorer la loi).
Heureusement, comme c’était la première fois, ils acceptaient de sursoir à
l’application de la peine !! ouf.
Nous sommes donc partis en vitesse sans intention d’y revenir.
Depuis cet épisode conflictuel, nous avançons vers la Nouvelle-Zélande au
portant avec un bon vent bien établi (15 à 22 nœuds). Ce deuxième jour de
navigation, il fait gris (océan, écume, ciel), on se croirait en Bretagne
aux vacances de Pâques. On a même le crachin intermittent. On a ressorti
les cirés, pantalon et veste.
Le moral est excellent. Sterwen a fait ses 190 miles sur la ligne directe
ces premières 24h.
Youpi !
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